Exposition Ouverture Du Domaine D'orvès, Visites Guidées, Stand De Livres De Jardin, Concert à Le Pradet du 19 au 20 septembre 2020

Du samedi 19 septembre 2020 au dimanche 20 septembre 2020

10h00 • 10h30

Domaine D'orvès (Domaine D'orvès, (d46) Avenue De La Libération)

Plus d'infos sur l'exposition Ouverture Du Domaine D'orvès, Visites Guidées, Stand De Livres De Jardin, Concert à Le Pradet

L'exposition Ouverture Du Domaine D'orvès, Visites Guidées, Stand De Livres De Jardin, Concert a lieu dans le cadre des Journées du patrimoine Le Pradet 2020.

Le domaine d'Orvès est librement ouvert à la visite durant ces deux jours ; des visites guidées du jardin seront également organisées. Le salon de musique, au rez-de-chaussée de la bastide de la fin du XVIIe siècle, aux murs peints par Pierre Deval - père de l'actuelle propriétaire, dit le maître d'Orvès, qui acquit cette propriété en 1925 et en fit une résidence d'artistes avant l'heure -, sera exceptionnellement ouvert au public, ainsi que son atelier.

La librairie des Jardiniers du domaine du Rayol présentera, devant la bastide, un large choix de livres, pour adultes et pour enfants, sur les jardins, les animaux, les plantes, la nature, l'écologie...

A 16 heures, découverte des techniques de construction de murs en pierres sèches.

Puis concert de l'ensemble de clarinettes Arundo Toulon Méditerranée (voir le site pour l'heure précise).

Une restauration méditerranéenne maison sera proposée.

Le dimanche se tiendra dans les jardins le 6e Salon du livre de jardin d'Orvès : voir la fiche qui y est ici consacrée, ainsi que le site domainedorves.com, pour le détail.

Le domaine d'Orvès a été l'un des premiers jardins du Var à être labellisé « Jardin remarquable », en 2006. Il s'étend sur 8 hectares.

Si vous souhaitez avoir idée de ce lieu si particulier, écoutez ce qu'en dit Michel Racine, qui en est familier :

_LE DOMAINE D'ORVÈS_

_Michel Racine, juillet 2020_

Un modèle rare, sinon le seul témoin encore vivant dans sa région, totalement « dans son jus », d'une bastide provençale associant gestion raisonnée de l'eau pour un art des jardins associant l'utile et l'agréable, un art d'habiter, authentique, unique. De tous les domaines que j'ai visités en Provence et sur la Côte d'Azur depuis ma découverte du jardin de Serre de la Madone à Menton en 19811, Orvès est le seul, sur le littoral méditerranéen de France, dont le climat poétique, nourri d'un savoir-faire à la fois ancestral et contemporain avec la terre, l'eau et les plantes, demeure aujourd'hui un miracle permanent. Le seul. Entre jardin, bastide et ferme, il plane à Orvès l'âme des jardiniers maraîchers du Var, celle du peintre Pierre Deval, dont fresques et tableaux chantant les plaisirs de la vie autour de la Méditerranée habitent avec bonheur les murs de la bastide, celle aussi de son ami Henri Bosco. Bien des pages du grand écrivain de l'atmosphère des jardins de Provence2 semblent parler des eaux et des frondaisons du domaine d'Orvès, de leurs ombrages bienfaisants, du frémissement des feuilles de platanes sous la brise lors de ses séjours au domaine, dont il a non seulement ressenti les qualités profondes, mais aussi celles qu'y apporta son ami artiste : « Vous avez sauvé, consolidé, enrichi, orné, peint un coin de terre à peu près divin », écrit-il à Pierre Deval, qui avait acheté le domaine en 1925, à son retour d'Algérie, après un séjour créatif de deux années à Alger dans la célèbre résidence d'artistes, la villa Abd-el-Tif. Joignant l'utile et l'agréable, Pierre Deval puis sa fille ont su associer à la qualité des ombrages les délicieuses petites musiques de l'eau, puis des fleurs. L'esprit du lieu est là, fort du pouvoir bienfaiteur d'une eau maîtrisée, de son omniprésence, une eau jaillissant au pied de la garrigue, en attente dans la serve - un grand réservoir en haut du domaine autrefois alimenté par une noria à godets entraînée par des ânes, acheminée de bassin en bassin par gravité, courant dans les goulottes, giclant hors de la bouche des masques des fontaines, au repos dans les grands bassins avant de s'épancher dans les massifs de fleurs au gré des jardiniers relevant les martelières. Musicienne et jardinière, imprégnée tout à la fois des apports des créateurs successifs du domaine de son enfance et initiée aux savoirs et savoir-faire des jardiniers britanniques lors de ses années en Angleterre, Françoise Darlington poursuit l'oeuvre de son père en y cultivant une ambiance rare, inspirée tout à la fois de l'histoire du domaine, de l'évolution de l'art des jardiniers aujourd'hui, de l'adaptation au changement climatique et de leurs conséquences sur l'entretien. Aux pieds de la belle bastide ocrée, véritable conservatoire de l'univers d'un peintre et de l'art de vivre des bastides provençales, les parterres de buis très classiques sont désormais subtilement ensauvagés. De terrasse en terrasse, dans le bois et la garrigue, avec depuis quelques années, le soutien des amis d'Orvès et celui de ses enfants, Françoise a créé de nouveaux univers végétaux, un paradis à base d'acacias, de mahonias, d'hibiscus, d'arbousiers ou de fougères arborescentes - à la fois réserve botanique et leçon pour comprendre comment continuer à jardiner la mémoire d'artistes-jardiniers. Avec sa ferme et ses anciennes terrasses de culture, Orvès se révèle un ensemble remarquable, tout à la fois conservatoire de l'univers d'une bastide provençale et de son jardin créé par deux générations d'artistes, d'une gestion méditerranéenne de l'eau, avec sa ferme et ses anciennes terrasses qui pourraient trouver une nouvelle vie en s'ouvrant à des expériences d'agriculture urbaine.

1 Et mon engagement pour le préserver dans l'esprit de son créateur Lawrence Johnston, jusqu'à sa protection puis son rachat par le Conservatoire du littoral.

2 Le Jardin d'Hycinthe, 1945, Un rameau de la nuit, 1950.

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